"Au Mont St Helens, il est possible d'y marcher... Au
Yellowstone, tu peux y conduire dedans pendant des jours... " nous a dit
un américain de Seattle. Lui et sa femme avait toujours vécu dans l'état de
Washington et puis un jour, une fois à la retraite, ils se sont dit qu'ils
allaient découvrir leur pays... Et c'est ainsi que nous les avons rencontrés
dans le parc du Yellowstone... Eux avaient vécu la catastrophe du Mont St
Helens, de loin, mais assez près pour que toute leur vie ils s'en rappellent...
Nous arrivions tout juste du Mont St Helens lorsque nous sommes entrés dans le
parc du Yellowstone, fin octobre, par l'Ouest. Nous avons très vite compris que
nous n'avions pas affaire à un volcan de la même échelle. Avec une caldeira,
c'est à dire un cratère de 45 kilomètres de large sur 85 de long, il avait
toutes les raisons de nous mettre un peu les miquettes ce super volcan !
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Fumante place qu'est la plaine de Old Faithful |
C'est un véritable spectacle de
couleurs, des sources bleu turquoise ou en terrasses, aux tapis de
micro-organismes thermophiles verts, jaunes ou oranges... Pour chaque
température de l'eau est lié un type de bactéries qui s'épanouit dans des
conditions adéquates pour lui.... Pour lui seulement malheureusement ! Avec
l'hiver qui arrive sur le Yellowstone, tandis que le parc se situe à plus de
2000 mètres, nous ressentons le froid qui s'installe et nous nous y plongerons
bien aussi dans ces grands jacuzzis bouillonnants !
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Se réchauffer dans les vapeurs de soufre |
Nous profitons de la chaleur des
sources à distance tandis qu'une bourrasque de vent dirige les nuages de vapeur
d'eau sur le bout de notre nez refroidi. Pas question de se tremper, à moins de
vouloir régler totalement la question du froid en perdant ses doigts ! Les
barrières installées partout dans le parc ne sont d'ailleurs pas là pour rien.
Tout autour de nous, parfois juste en dessous de nous, l'eau en ébullition
cherche un chemin pour rejoindre le grand air. En prenant les petits chemins
moins fréquentés, les barrières ne sont plus et entre les sources d'eau chaude,
la croûte fume seulement et paraît bien mince. Il faut faire attention à là où
l'on marche pour ne pas tomber dans un de ces chaudrons où nous finirions comme
un œuf dur !
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La source "Ojo Caliente" |
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Les petits sentiers nous ont menés aux sources secrètes du parc |
Tandis que les fumerolles se laissent
aller au gré du vent, dans le calme du parc, les bisons paissent dans les
plaines. Nous en aurons vu des tonnes pendant les cinq jours que nous avons
passé dans le parc, ils y sont plus de .... D'apparence tranquille et malgré
leurs yeux doux, de nombreux panneaux indiquent qu'il vaut mieux ne pas s'en
approcher car ils restent très massifs et leurs accès de colère sont
imprévisibles. Tandis que la neige tombe, nous les voyons avancer dans les
plaines, seuls ou en groupe, la tête basse pour affronter le vent dont la
température est bien loin de celle que l'on trouve sous nos pieds.
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Les femelles et leurs petits se regroupent pour affronter le froid de l'hiver |
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Par contre, les mâles se la jouent souvent solitaires |
Souvent, notre œil est attiré par du
mouvement dans les herbes jaunes. C'est un coyote, errant dans la plaine pour
essayer d'y trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Et le voici qui
s'arrête net, le regard fixé devant lui. Sans bouger, il attend le bon moment,
comme pétrifié. Et hop, le voilà qui fait un sacré bond, stoppe sa victime de
ses deux pattes avant et la croque toute crue !
Une fois, en regardant au-delà du
coyote traversant la plaine juste à côté de la route, nous apercevons une masse
noire qui ressemble très fortement à un gros chien... Un loup ! Un vrai loup !
Ce mâle solitaire est assez près et nous paraît énorme ! Nous n'avons pas eu la
chance de voir des grizzlis, ils sont sûrement déjà au chaud dans leur tanière
pour l'hiver. Mais nous nous sentons très chanceux d'avoir aperçu ce loup qui,
au bout d'un moment, lasse d'être sous le feu des projecteurs, est parti se
cacher du regard des hommes arrêtés au bord de la route.
Puis nous avons repris notre route,
terminant le fameux grand 8 constitué par les routes du parc. En le quittant
par le Nord-Est, nous avons laissé derrière nous des espaces prêts à se mettre
au repos pour l'hiver. Il n'y a que la Terre qui ne s'arrête jamais de
bouillonner de vie, modifiant sans arrêt le paysage du Yellowstone. Nous
l'avons découvert un jour mais déjà demain il sera différent. Certains geysers
ne jailliront plus, d'autres se fraieront une nouvelle voie. Des sources d'eau
chaude se "tariront" et d'autres deviendront vasques de boue avec la
présence d'acide sulfurique... Mais dans tous les cas, le Yellowstone restera
le parc de la "Pierre Jaune", une histoire sulfureuse !
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